LE CMTRA a rencontré José Ralaivitanaviro en 2011, soit huit ans après son arrivée en France. De cette enquête chaleureuse scandée de chants religieux et profanes, de commentaires sur le rôle de la musique dans la vie quotidienne et rituelle des malgaches, nous avons extrait une chanson, entonnée à deux voix,  celles de José et Audrey Ralaivitanaviro, et une guitare, celle de leur ami Jean de Dieu.

Andriamanitra est littéralement un « prince parfumé ». Ce terme désigne la divinité, l’Être Suprême, les morts ou les manifestations mystérieuses en général. La référence olfactive proviendrait d’une croyance séculaire, selon laquelle une odeur suave et sucrée se ferait sentir par les prophètes, juste avant qu’une manifestation divine ne s’impose à eux. Andriamanitra serait un Dieu sans nom propre, sans image, une énergie primordiale. Le chant « Andriamanitra ô », s’il appartient au répertoire des chants chrétiens protestants, est connu de toutes et tous. Il accompagne fêtes, mariages, enterrements, réunions familiales et représente une adresse à cette divinité totale. José Ralaivitanaviro en traduit quelques vers : "Dieu je t’appelle, je voudrais te rencontrer, viens m’assister, j’ai soif de toi, je t’attends, tu es mon rayon de soleil qui se lève le matin"

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D’autres chants sont interprétés par Audrey, José et Jean lors de cette collecte réalisée à leur domicile le 14 avril 2011. N’hésitez pas à la consulter en entier !

Pour aller plus loin…
> Dieu dans la tradition malgache, Pietro Luopo, éditions Karthala, 2006 (cf le compte-rendu d’ouvrage).> « Faire danser les morts« , un reportage passionnant consacré aux musiques du sud de Madagascar et aux travaux de Julien Mallet, ethnomusicologue spécialiste du Tsapiky.
> Une interprétation de « Andriamanitra ô » par le groupe malgache « Vetson_Kira ».